La recherche analyse la qualité des traitements du cancer du sein dans les hôpitaux belges
Publication de l’étude relative aux indicateurs de qualité des soins dans le cadre du cancer du sein
21 octobre 2021
Pink Ribbon, l’organisation nationale qui s’engage en faveur de la réduction de l’impact du cancer du sein, a soutenu une étude portant sur les indicateurs de qualité des traitements du cancer du sein dans les hôpitaux belges. L’étude est le fruit d’une collaboration entre la Fondation Registre du Cancer (BCR) et la Société belge d’oncologie médicale, ou Belgian Society of Medical Oncology (BSMO). Elle a collecté et analysé les données de 48 872 femmes issues de toute la Belgique et chez qui un diagnostic de cancer du sein avait été posé entre 2010-2014. Les chercheurs ont publié les principaux résultats. Verdict ? Les conclusions étaient très bonnes pour de nombreux indicateurs de qualité. Un des indicateurs concerne le recours à la chimiothérapie peu avant le décès, ce qui peut laisser penser que l’on n’a pas compris à temps que la maladie était en phase terminale. Ce n’était heureusement le cas que chez 5 % des femmes.
Qu’a examiné l’étude ?
Tout d’abord, plusieurs indicateurs de qualité ont été sélectionnés en concertation avec les spécialistes du cancer du sein. Ces indicateurs sont considérés comme importants par les organisations internationales et sont susceptibles d’être calculés à partir des données disponibles auprès de la Fondation Registre du Cancer. L’étude s’est notamment penchée sur le nombre de femmes atteintes d’un cancer du sein métastatique qui ont entamé une chimiothérapie dans les trois mois, le nombre de femmes qui ont passé un certain type de scanner à un stade précoce (ce qui n’est pas recommandé) et la durée de l’hormonothérapie chez les femmes atteintes d’un cancer du sein hormonodépendant. Les données pertinentes ont ensuite été collectées et analysées : elles concernaient 48 872 femmes issues de toute la Belgique et chez qui un diagnostic de cancer du sein avait été posé entre 2010-2014.
Quelles sont les conclusions ?
Les femmes participant à l’étude avaient en moyenne 62 ans, même si 20 % avaient moins de 50 ans. Près de 90 % avaient subi une intervention chirurgicale, 75 % avaient reçu une radiothérapie, 80 % avaient bénéficié d’une hormonothérapie et 40 % avaient été traitées par chimiothérapie.
Pour certains indicateurs de qualité, les résultats étaient très bons. Un exemple : moins de 1 % des femmes atteintes d’un cancer du sein à un stade précoce ont passé un PET scan (ce qui n’est pas recommandé). Un autre indicateur concerne le recours à la chimiothérapie peu avant le décès, ce qui peut laisser penser que l’on n’a pas compris à temps que la maladie était en phase terminale. Ce n’était heureusement le cas que chez 5 % des femmes. Autre constat : la durée moyenne de l’hormonothérapie chez les femmes atteintes d’un cancer du sein hormonodépendant était de 4,5 ans. Ce chiffre est très proche des 5 ans préconisés à l’époque (aujourd’hui, on recommande généralement 10 ans d’hormonothérapie).
Certains indicateurs affichent des scores un peu moins positifs. Du trastuzumab a, par exemple, été administré à un quart des femmes atteintes d’un cancer HER2 positif à un stade précoce, ce qui n’est pas recommandé dans cette situation. Une chimiothérapie a été entamée dans les trois mois chez 17 % des patients atteints d’un cancer métastatique.
À noter qu’il y a une grande différence entre les hôpitaux, qu’il s’agisse de cliniques du sein agréées ou non, et quel que soit le nombre de patients. L’étude (et c’est l’une de ses limites) n’a pas eu accès à des informations spécifiques, notamment sur les raisons de recourir ou non à une thérapie particulière.
Les chercheurs recommandent que des recherches soient menées pour déterminer si les indicateurs de qualité pourraient être utilisés de manière plus systématique par les médecins et les hôpitaux, et que l’enregistrement de toutes les données relatives aux patients atteints de cancer soit effectué de manière aussi minutieuse et complète que possible, afin de garantir une analyse plus efficace.
Quelles sont les implications pour les patients atteints d’un cancer du sein ?
Les différences entre les hôpitaux ne constituent pas forcément un problème. Il se peut, par exemple, que davantage de femmes acceptent une proposition de traitement dans une région que dans une autre. Ou qu’il y ait plus de femmes atteintes d’autres maladies, ce qui rend moins approprié le recours à la chimiothérapie. Ces questions n’ont pas pu être examinées dans le cadre de cette étude.
Il est néanmoins utile que les patients soient aussi bien informés que possible. Ils peuvent bien sûr s’adresser au spécialiste traitant, mais aussi à une infirmière en oncologie ou à leur médecin généraliste. Ils peuvent également consulter des sites web tels que celui de Pink Ribbon, de la Fondation contre le Cancer et de Kom Op Tegen Kanker, qui fournissent de nombreuses informations utiles.
Pink Ribbon soutient aussi d’autres projets
La Fondation Registre du Cancer continuera d’examiner la qualité des soins prodigués aux patients atteints d’un cancer du sein, notamment avec des partenaires tels que le KCE, le Centre Fédéral d’Expertise des Soins de Santé. Le prochain projet soutenu par Pink Ribbon sera une étude relative à l’impact du Covid-19 sur le cancer du sein en Belgique. Dans quelle mesure les diagnostics ont-ils été posés plus tard, ou les traitements reportés, et quel en a été l’impact ?